« Dans toute cette région, où les sentiers, comme nous
l'avons dit, sont excessivement étroits : de simples ornières au milieu des grandes
herbes, ne vous offrant, la plus part du temps, que bien juste assez d'espace pour mettre
un pied devant l'autre,on ne peut employer que la brouette. Je prendrais celle des Chinois
pour modèle : une caisse sous la laquelle est placée une grande roue ; forme bien
connue, qui permet à un seul homme de charroyer un poids considérable. Pour le centre de
l'Afrique, cette brouettedevrait être construite en fer et en acier, et de telle façon
qu'au moyen de deux brancards qu'un homme pût la traîner pendant qu'un autre la
pousserait devant lui. Avec ce genre de véhicule on traverserait les marais et les fonds
submergés, les terrains pierreux des pays de montagnes, les forêts et les steppes, où
les chariots ne seraient guère moins empêchés que dans les bois touffus et les
fondrières. J'estime à cinq cents livres la charge que l'on mènerait avec une brouette
construite de cette façon, ce qui permettrait au voyageur de réduire des quatre
cinquièmes le nombre des gens dont il aurait besoin, et lui donnerait en même temps le
moyen d'emporter des vivres pour sa suite. » |
Georg Schweinfurth, Au coeur de l'Afrique : 1868-1871, voyages et découvertes dans les régions inexplorées de l'Afrique centrale, Paris : Hachette, 1875, Vol. 2, p. 254. |
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